MOTS ET MAUX
J'aime les mots.
Je les attends anxieusement, les cherche et les guette.
Ils jaillissent, parfois enchevêtrés, souvent éparpillés, démantibulés
Se bousculent, se disputant une place dans mon esprit interloqué.
Puis, ils s'ordonnent, s'alignent et se parent d'or, d'argent ou de paillettes de mille couleurs.
Il y a les mots uniques, les mots tristes, les mots tendres, les doux, ceux d'amour.
Les mots qui labourent le cœur, qui tuent et fuient la lumière du jour.
Ceux qu'on murmure, ceux qu'on crie ou que l'on tait.
Il y a aussi ceux qui s'unissent dans de simples phrases, recherchant la paix.
Puis, voici les mots à maux, ceux-là martèlent furieusement la tête.
Ils ne s'oublient jamais et, tentaculaires, nous enserrent dans un bruit de tempête.
Prenant la mémoire en otage, ils se font grinçants quand le cœur les interprète,
Ou que l'esprit se leurre volontairement sur leur sens.
L'âme se s'y trompe pas, mais voit clair et en libère toute la puissance.
J'ai vécu la puissance et le pouvoir des mots, destructeurs ou créateurs.
Mon esprit sait, sans aucun doute, que des mots, naît l'écriture et il en fait son bonheur.
Projetant dans l'inconnu ses vérités, ses doutes, son vécu intemporel.
Les mots ont tous les droits.
Ils sont libres de s'envoler à tire d'ailes.
Ils n'appartiennent à personne, pas même à celui qui les prononce.
Oxygène de celui qui les écrit, ils se moquent de toute semonce.